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Chemins de pèlerinage : 

l'illustration plutôt que la reconstitution historique

A Auvillar, en centre-ville, se dresse une halle aux grains, construite entre 1829 et 1831. Ce monument a été classé au titre de monument historique en 1946 : un atout majeur pour ce village du Tarn-et-Garonne, traversé par le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Sur quoi se basent les tracés contemporains du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle ? Si l'héritage historique du pèlerinage a son importance, le patrimoine, la culture, et la logistique de structures d'accueil, propices à l'hébergement de pèlerins jouent un rôle majeur dans l'établissement d'itinéraires adaptés à la pratique.

Héritage historique, religieux. Le pèlerinage est une pratique ancienne. Aujourd'hui, le pèlerin contemporain ne suit pourtant pas forcément la voie de ses aïeux. Le renouveau du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle dans les années 1990 ne s'explique pas par un engouement retrouvé pour la valeur historique du pèlerinage : les tracés contemporains des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle respectent moins une logique historique que territoriale. « L'ensemble illustre sans le reconstituer le pèlerinage médiéval », précise l'ACIR. 

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L'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle a souligné l'importance de nombreuses de ses composantes : des bâtisses ou ouvrages qui ont un caractère exceptionnel et une valeur historique ou culturelle. Ainsi, 64 édifices, 7 ensembles et 7 sections de sentier sont classés : « Il témoigne des aspects spirituels et matériels du pèlerinage, du contexte du pèlerinage médiéval et il résume la diversité des itinéraires innombrables empruntés par les voyageurs », ajoute l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (l'UNESCO).

Sources : Association de Coopération Inter Régionale Chemins de Compostelle (ACIR)

En France, quatre grandes voies

L'Hexagone dénombre ainsi quatre voies de pèlerinage principales. La voie du Puy-en-Velay (ou via Podiensis) est l'itinéraire le plus fréquenté. En haute saison, près d'une centaine de pèlerins prend chaque jour ce chemin : « S’il n’est pas l’itinéraire le mieux attesté par les historiens, l’ensemble donne cet ineffable sentiment de suivre une tradition plus que millénaire, informe l'ACIR. L’itinéraire a été aménagé à partir de 1970. Il devient alors le plus ancien « chemin de Saint-Jacques » ouvert en France. » La via Podiensis (en rouge foncé sur la carte) compte quelque 755 kilomètres à parcourir, entre le Puy-en-Velay et Saint-Jean-Pied-de-Port.

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Viennent ensuite la voie du Vézelay (en vert sur la carte, qui compte 1108 kilomètres), la voie de Tours (en bleu sur la carte, 1027 kilomètres au départ de Paris), et la voie d'Arles (en orange sur la carte, 945 kilomètres au total). Les quatre tracés se basent certes sur les propos du Guide du Pèlerin, réalisé au XIIe siècle (et publié en français en 1938 par Jeanne Vieillard), mais répondent davantage à des aspérités logistiques (éviter les routes goudronnées), culturelles, et commerciales (anticiper les besoins en hébergements). A ces tracés se sont ajoutés des chemins alternatifs, qui passent aux devants d'autres structures à caractère exceptionnel (ces chemins alternatifs ne figurent pas sur la carte).

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Loin d'être gravé dans le marbre, le tracé du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est aussi amené à évoluer régulièrement. L'enjeu est important : le chemin de pèlerinage draine un flux important de marcheurs. Sur les cartes, « c'est un itinéraire perfectible, qui traverse des terrains privés et publics. Certains propriétaires changent, et ne souhaitent plus voir passer de pèlerins sur leur terrain, souligne l'ACIR. Il est parfois nécessaire de sécuriser le chemin, en le faisant passer ailleurs. » Administrativement parlant, mairies, intercommunalités ou départements doivent alors entrer en contact avec les comités territoriaux de la Fédération Française de Randonnée Pédestre pour modifier l'itinéraire,  « en motivant leur demande ». Les modalités d'acceptation diffèrent selon les territoires.

 

Reste qu'on ne peut parler des chemins de Saint-Jacques au singulier.

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A propos
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Etudiant en journalisme à l’Ecole Supérieure de Journalisme Pro de Montpellier, je suis parti à la rencontre d’hébergeurs, d’hôtes, de commerçants, d’acteurs du territoire et bien entendu de pèlerins.

 

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