
Sébastien Pénari, responsable de l'ACIR - Compostelle :
« Le pèlerinage est une forme de tourisme »
L'Association de Coopération Inter Régionale Chemins de Compostelle (ACIR) de Compostelle est installée à Toulouse (Haute-Garonne).
Sébastien Pénari, responsable de L'Association de Coopération Inter Régionale Chemins de Compostelle (ACIR) de Compostelle, basée à Toulouse, revient sur une année charnière pour les chemins de pèlerinage français. Ces derniers fêtent la 20e de leur inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. Chargée de valorisée ces chemins, l'ACIR se pose la question de leur développement.
Quels sont les objectifs et les missions de l'ACIR Compostelle ?
L'ACIR a été créée en 1990. Son but est de valoriser les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, en développant un tourisme culturel au service des territoires. Depuis 2015, notre structure a une seconde mission, confiée par l'Etat : animer le réseau de propriétaires, de gestionnaires et d'acteurs, attachés aux Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et aux biens inscrits inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Cette année, nous fêtons la 20e année de l'inscription des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle français, au patrimoine mondial de l'UNESCO, qu'est-ce que cela représente ?
Ce bien français est constitué d'une série de 78 composantes (édifices, ensembles et sections de sentiers), ce qui en fait le plus grand ensemble patrimonial de France. Notre mission est de rendre compréhensible ce bien, et faire en sorte que les gens sachent ce qui est inscrit dans ce patrimoine mondial, en communiquant sur ce 20e anniversaire.
Ensuite il faut rendre visible ce bien : c'est ce que l'on fait en renseignant pèlerins et touristes par des panneaux d'information. Le tout est d'identifier les édifices appartenant au patrimoine mondial de l'UNESCO. Enfin, on en vient à de la mutualisation : il s'agit de procurer un sentiment d’appartenance à un ensemble d'acteurs qui agissent autour de ce patrimoine. Auprès du public, ce qui fonctionne, c’est l’imagination, et le renouvellement des contenus.
Quelles sont les clés pour parvenir à fédérer les acteurs autour du développement du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle ?
Il y a des enjeux génériques et un besoin de décloisonner les acteurs des différents territoires. Le danger, c'est de rester seul. Il faut tisser davantage de liens et avoir des actions communes, par exemple en important sur les chemins des techniques de développement que l’on peut trouver pour les vélos. Aujourd'hui, il y a des individualismes forcenés et de la concurrence partout. Notre mission, c'est de fédérer les acteurs autour de la question du développement des chemins de pèlerinage.
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Pensez-vous que le pèlerinage a vocation à devenir une pratique lucrative ?
Le pèlerinage est une forme de tourisme. Ca a toujours été une activité économique. Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ont un rôle économique, social, et culturel. Quelqu’un qui marche, il faut qu’il mange, dorme. Il y a toujours un acte économique. Les institutions de l’Eglise sont les premières à faire du commerce. Les abbayes de Conques par exemple, n’accueillent personne gratuitement.
Le souci serait le primat de l’économie : il faut développer les structures d’accueil pour les pèlerins et éduquer autour du chemin. L’Union Européenne met de l’argent dans le développement le chemin, dans l’idée d’un développement touristique. Il faut faire comprendre le patrimoine aux visiteurs. Aujourd'hui, nous avons des publics néophites.
Quelles problématiques de développement constatez-vous sur les différents chemins de pèlerinage français ?
Sur les voies alternatives (voie d'Arles, du Vèzelay et de Tours), nous constatons des fréquentations très basses. Il y a des chemins, où les coûts restent élevés pour les pèlerins. Il y a trop peu de structures d'accueil, d'hébergements qui appliquent des prix intéressants. En France, ce n'est pas comme en Espagne : les tarifs sont plus élevés. Le tout est d'arriver à dialoguer avec les acteurs de chaque localité.